Jeanne-Marie Guyon
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Jeanne-Marie de la Motte Guyon ou Madame Guyon est une mystique française contemporaine de Louis XIV dont la spiritualité inspirée par le quiétisme italien exerça une profonde influence sur Fénelon et sur le protestantisme mais lui valut outre l'animosité de Bossuet et du pouvoir royal, deux séjours à la Bastille.

Jeanne-Marie de la Motte Guyon, d'une famille de la riche bourgeoisie, se marie à 16 ans. Deux ans plus tard, la rencontre du bon franciscain Archange Enguerrand puis celle de la supérieure d'un couvent de bénédictines l'éveillent à la spiritualité. Son mari meurt en 1666 et elle cherche à se consacrer à l'Eglise. Elle voyage en Suisse puis en Italie où elle découvre le quiétisme, cette doctrine, condamnée par l'Eglise, du mystique espagnol Miguel de Molinas qui recherche un état de quiétude confiante menant à l'union avec Dieu. Elle commence à écrire à cette époque, Les torrents spirituels, Moyen court et très facile pour l'oraison, Explications de la Bible. Emprisonnée, elle est libérée sur intervention de Madame de Maintenon qui lui confie les demoiselles de Saint Cyr, la maison d'éducation qu'elle a créée. Madame Guyon rassemble autour d'elle plusieurs dames de la noblesse et surtout l'évêque Fénelon, précepteur du petit-fils du roi Louis XIV, le Duc de Bourgogne. Cette influence et l'importance qu'elle attache à la notion de grâce lui valent des inimitiés et la défaveur de Madame de Maintenon et elle est à nouveau embastillée en 1695. Fénelon tombe également en disgrâce et se retire dans son évêché de Cambrai. Les accusations de mauvaises moeurs et de dissidence religieuse tombent cependant. Libérée, Madame Guyon, très affaiblie, se retire à Blois où elle forme des disciples catholiques et protestants. Sa doctrine influence surtout ces derniers. Les quakers en particulier lui emprunteront beaucoup. Elle meurt en 1717, deux ans après Louis XIV.