Henri-Irénée Marrou
Henri-Irénée Marrou est plus qu'un brillant universitaire et un grand historien spécialiste du Christianisme antique. Ses profondes convictions religieuses l'ont conduit à s'engager dans les grands combats de son époque, Résistance et décolonisation.
Henri-Irénée Marrou est né dans une famille modeste, mais qui l'a soutenu dan son parcours scolaire et universitaire, à Marseille en 1904. A la fin de sa khâgne au lycée Thiers, en 1925, il est reçu premier à l'Ecole normale supérieure où il choisit sa voie, l'étude de l'Antiquité, grâce à son professeur Jérôme Carcopino. Reçu deuxième à l'agrégation d'histoire en 1929, il entre à l'Ecole française de Rome où il travaille à sa thèse Saint Augustin et la fin du monde antique. Il la soutient en 1937. Puis après une année en Egypte, il est nommé à l'université de Nancy, pour être immédiatement mobilisé en 1939. Libéré à la rentrée 40, il est nommé à Montpellier puis à partie de 1941 à Lyon où il s'engage dans la Résistance, protège des juifs pourchassés et écrit dans les cahiers de Témoignage Chrétien, clandestins, du père Chaillet. A la Libération, il est nommé à la Sorbonne et enseigne l'histoire ancienne du christianisme à la Sorbonne. Ses grands ouvrages paraissent à partir des années 50, Histoire de l'éducation sous l'Antiquité, Saint Augustin et l'augustinisme, Histoire de l'Eglise. Il publie également, en particulier dans la revue Esprit des articles de critique musicale sous le pseudonyme de Henri Davenson. Il s'élève vivement contre l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie avec Pierre Vidal-Naquet, ce qui lui vaut une perquisition dans son bureau. Ami des pères Congar et Chenu, il soutient les travaux du concile Vatican II. Il prend sa retraite en 1973 mais n'en profite guère, emporté par une occlusion intestinale en 1977.