Abdelwahab Meddeb
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Abdelwahab Meddeb, décédé à l'automne 2014, était un essayiste et romancier d'origine tunisienne, professeur de littérature comparée à la Sorbonne, traducteur de littérature soufi, qui militait pour un islam ouvert et libéral.

Abdelwahab Meddeb est issu d'une famille morisque expulsée d'Espagne au début du XVIIe siècle, qui a trouvé refuge au Maroc avant de s'installer en Tunisie à la fin du XVIIIe siècle. Son père et son grand père sont professeurs. Après l'école franco-arabe de Tunis, où il se passionne pour la littérature française, il part à Paris étudier les lettres et l'histoire de l'art à la Sorbonne. Il décide de s'y installer et commence dès 1970, il a 23 ans, à publier essais et articles dans Les Cahiers du Cinéma et Les Temps Modernes. Il collabore ensuite aux éditions du dictionnaire Le Robert, devient lecteur au Seuil et commence à faire connaître les classiques de la littérature arabe, persane et soufi. Il enseigne également la littérature comparée, d'abord comme professeur invité, en Suisse, en Italie, à Yale et à Paris-Descartes, avant de soutenir une thèse de doctorat sur Ecriture et double généalogie, qui rapproche Europe des Lumières et monde arabo-musulman et lui offre un poste à l'université de Nanterre. Il continue à traduire, à oeuvrer pour le rapprochement des cultures européennes et arabes et à plaider pour un islam libéral : La maladie de l'Islam, prix François Mauriac 2002, Face à l'Islam, Islam, la part de l'universel. Ses poésies ont également été récompensées et il a partagé avec Edouard Glissant le prix Doha capitale culturelle arabe pour l'ensemble de son oeuvre.