Mo Yan
nothumb-auteur.jpg

Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012, est un écrivain chinois prolifique dans l'oeuvre duquel se mêlent, souvent sous forme de conte ou de fable pour échapper à la censure, souvenirs d'une enfance paysanne bouleversée par la révolution culturelle et perspective historique et sociale. On l'a souvent surnommé le Faulkner chinois.

Mo Yan, le Faulkner chinois, de son vrai nom Guian Moye est né en 1955 dans une famille de paysans qui connaît la pauvreté et même la faim pendant le grand bond en avant décrété par Mao. Classé mauvais élément pendant la révolution culturelle à l'âge de 11 ans, il est renvoyé de l'école et travaille à la ferme puis dans une usine de coton. Il cherche à entrer dans l'armée pour échapper à la misère mais n'est accepté que quatre ans plus tard. C'est là qu'il va pouvoir reprendre ses études, à l'académie d'art et de littérature de l'armée puis à l'université de Pékin dont il sort diplômé en 1991. Pendant ces années de formation, une relative libéralisation lui permet de découvrir les grands auteurs étrangers et d'élargir sa palette. En 1981 paraît son premier roman, Le radis de cristal en 1981, signé du pseudonyme de Mo Yan, celui qui se tait. Le clan du sorgho publé en 1986 le hisse au rang d'écrivain reconnu dont les romans sont traduits en français dès 1990. Dans son oeuvre prolifique, riche de plusieurs sagas, Mo Yan dont l'enfance a été bercée des contes traditionnels chinois que lui racontait sa grand-mère, utilise cette technique du conte ou de la fable, nourrie des souvenirs d'une jeunesse misérable, pour peindre la Chine, son histoire et son évolution, sans s'attirer les foudres de la censure toujours active. Le recours au fantastique lui permet une critique sans concession des erreurs et des dérives du passé comme du présent et inscrit son oeuvre dans une perspective historique et sociale qui a motivé la décision des jurés du prix Nobel de littérature 2012.