Charles de Montalembert
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Charles de Montalembert, homme politique de la Monarchie de Juillet et du Second Empire, a défendu l'idée d'une monarchie parlementaire. Profondément croyant autant que démocrate, il a théorisé le mouvement du catholicisme libéral. Il a participé à l'élaboration de la loi Falloux encore en vigueur aujourd'hui.

Charles de Montalembert descend d'une noble famille angoumoisine qui s'est réfugiée à Londres sous la Révolution et rentre en France à la chute de Napoléon. Il étudie la philosophie avec Victor Cousin, l'histoire, le droit et, soucieux de servir Dieu et la liberté de la France, réfléchit aux institutions politiques et adopte les idées libérales de Lamartine, Victor Hugo, Guizot, dans le journal duquel il écrit ses premier articles. La rencontre de Lamennais est décisive : dans le journal que celui-ci a fondé avec Lacordaire, Montalembert défend les libertés de conscience, d'association, d'enseignement, de la presse, le droit des peuples européens opprimés, belge, irlandais, polonais, à disposer d'eux-mêmes et un concept nouveau, la séparation de l'église et de l'état. Le journal cesse bientôt de paraitre, condamné par le pape. Montalembert continue alors son combat au parlement où il est élu en 1837 et tente de créer un parti catholique libéral. Pendant l'éphémère Deuxième République, il participe à l'élaboration de la loi Falloux, toujours en vigueur, sur le financement de l'enseignement privé. Il explique dans Les intérêts catholiques au XIXè siècle pourquoi il ne peut se rallier au régime autoritaire du Second Empire mais accepte de siéger au corps législatif pour y créer une opposition parlementaire. Il est élu à l'Académie Française en 1851. Ses idées libérales lui valent procès et condamnation à la prison, graciée par l'empereur. Il condamne l'unité italienne qui prive le Vatican de ses états pontificaux mais s'oppose à la proclamation du dogme de l'infaillibilité pontificale par le concile Vatican I. il meurt prématurément en 1870, laissant une Histoire du monachisme inachevée.