Henry de Montherlant tient de sa mère le goût de la littérature et le désir très tôt affirmé de devenir écrivain. Né en 1895, il est renvoyé de Sainte Croix de Neuilly en 1912. Sa première pièce, L'exil, est jouée à la veille de la guerre de 14. Affecté au service auxiliaire pendant cette dernière, il se porte volontaire pour l'infanterie en première ligne. Après la guerre, son goût du dépassement et des amitiés viriles et son admiration pour l'Antiquité l'incitent à pratiquer le sport de façon intensive. Il voyage également beaucoup dans les pays du Sud, Péninsule Ibérique qui inspirera plusieurs de ses pièces, Italie, Algérie où il rencontre André Gide. Dans l'entre-deux-guerres, tout en écrivant sans relâche, son cycle des Jeunes filles par exemple, dans lequel il affiche une certaine misogynie, il s'implique en politique, appelle à une intervention contre l'Allemagne nazie et dénonce Munich avec vigueur. Il couvre comme journaliste la bataille de France en 1940, non sans une certaine ambiguité, car selon lui la victoire allemande met à terre un monde pourri. Compromis par quelques articles dans La gerbe, suspect de collaboration, il sera brièvement inquiété à la Libération. Sa série de grandes pièces commence en 1942 avec la Reine morte, puis dans les années suivantes Malatesta, Port Royal, Le maitre de Santiago, Le cardinal d'Espagne, dont les grands ressorts dramatiques sont le pouvoir et la religion. Il revient également sur son renvoi de Sainte Croix dans La ville dont le prince est un enfant et Les garçons. Il est élu à l'Académie Française en 1960 sans avoir fait acte de candidature. Mais devenu aveugle accidentellement, incapable de supporter ce qu'il considère comme une déchéance, il met fin à ses jours en 1972.