Jean-Luc Nancy élève d'un lycée catholique de Bordeaux où il est né en 1940, membre de la JEC, a d'abord pensé étudier la théologie. Mais sous le choc de la découverte de Hegel, il opte pour une classe de khâgne, suivie d'études de philosophie à la Sorbonne où il suit les cours de Paul Ricoeur et de Candillac et découvre la pensée de Jacques Derrida qui l'influencera profondément. Il est nommé en 1968 à l'université de Strasbourg où il restera jusqu'à la retraite en 2004, en dehors de quelques cours à Berlin et aux Etats-Unis et se liera avec son collègue Philippe Lacoue-Labarthe, au point de partager la même maison avec leurs familles, ce qui leur permet de travailler et d'écrire en collaboration, par exemple leur premier livre, Le titre de la lettre en 1973 ou, sur la pensée allemande qu'ils aiment tous deux et veulent mieux faire connaître en France, l'absolu littéraire, théorie de la littérature du romantisme allemand en 1978. Ils font également cours ensemble, formule inédite à l'université. Ennemi des catégories tranchées et des systèmes qui excluent, il s'intéresse à la politique, au corps et surtout à l'art, en particulier à la place de l'image dans la société moderne, avec des ouvrages sur le cinéma, Evidence du film ou une collaboration avec des artistes plasticiens ou la chorégraphe Mathilde Monnier. Son oeuvre toute entière semble demander, pour reprendre le titre d'une de ses derniers livres, Dans quels mondes vivons-nous ?.