Nicolas de Cusa
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Nicolas de Cusa, philosophe et théologien allemand du XVè siècle, a vécu les graves déchirures et dissensions entre la papauté et l'épiscopat allemand, avec concile et contre concile. Réformateur, ses propositions seront combattues par la Curie romaine. Sa christologie a inspiré nombre de théologiens ultérieurs.

Nicolas de Cusa, de son vrai nom Nicolas Chrypffs, originaire de Cues où il est né en 1401, a reçut une éducation soignée. Il étudie droit, philosophie et mathématiques à Heidelberg puis à Padoue et la théologie à Cologne. Des recherches de manuscrits rares l'amènent à Paris avant de devenir secrétaire de l'archevêque-électeur de Trêves. A la mort de ce dernier, il soutient son protecteur à sa succession, mais le pape impose son candidat. Cusa va alors plaider en vain la cause de son protecteur au concile de Bâle où s'opposent partisans et adversaires de la primauté pontificale. En 1437, Cusa change de camp : il se range aux côtés du pape qui a créé un contre concile à Ferrare, et gagne à la cause pontificale le patriarche et l'empereur de Constantinople qui, menacés par les Turcs, ont besoin du soutien de Rome. Cusa est ensuite envoyé en mission en Allemagne pour rallier princes et évêques à la cause pontificale. Il réussit dans cette tâche et est récompensé par le titre de cardinal-prêtre puis par un évêché où ses tentatives de réforme sont très mal accueillies. Le pape suivant, Pie II, le nomme vicaire général de Rome, chargé de proposer des réformes qui resteront lettre morte du fait de l'opposition de la Curie. Cette vie mouvementée ne l'a pas empêché de beaucoup écrire. Sa théorie de la connaissance a influencé nombre de savants, de Galilée à Descartes, sa christologie est considérée comme particulièrement novatrice.