François Jullien
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François Jullien est à la fois philosophe et sinologue, un itinéraire singulier pour un jeune normalien qui pensait travailler sur la philosophie grecque et Aristote. Il est donc parti apprendre le chinois sur le terrain afin de penser entre la Chine et la Grèce, selon la formule de Pierre Nora sur le travail de son ami.

François Jullien a d'abord suivi le parcours classique du philosophe, Ecole normale supérieure et agrégation. A la veille de commencer une thèse sur Aristote, il juge cet itinéraire trop convenu et décide de se confronter à une autre culture et à un mode de pensée radicalement différents. Il décide d'apprendre le chinois, non pas à Langues-O mais sur le terrain, à l'université de Pékin puis celle de Shanghaï dans les années charnière qui suivent la mort de Mao. Il dirige ensuite l'antenne française de sinologie de Hong Kong, est ensuite pensionnaire de la Maison franco-japonaise de Tokyo. A son retour en France, il passe une thèse de troisième cycle puis d'état en études extrême-orientales et dirige l'UFR Asie Orientale de l'université Paris VII. A travers la langue , la civilisation et les lettres chinoises, Jullien a cherché non l'originalité ou l'exotisme, mais une démarche philosophique, un cadre de pensée extérieur au sien, qui lui ouvre des perspectives nouvelles sur une grande variété de sujets : l'art, Eloge de la fadeur, le sens Le détour et l'accès, la morale Dialogue sur la morale, l'efficacité Traité de l'efficacité... Il a obtenu le prix de philosophie politique Hannah Arendt en 2010 et le grand prix de philosophie de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre en 2011.