Olivier Grenouilleau
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0livier Grenouilleau se réclame de l'héritage de Fernand Braudel et tente de travailler pour une histoire globale, appréhendée sur une longue durée. C'est ainsi qu'il aborde la question sensible et douloureuse de l'esclavage à laquelle l'a incité une enfance à Nantes, qui doit son expansion et sa richesse à la traite des noirs.

Olivier Grenouilleau est issu d'un milieu modeste et a consacré son premier salaire d'été à l'acquisition de l'Encyclopedia Universalis qui a complété sa formation universitaire d'historien. Sa jeunesse nantaise et les cours de Serge Daget, spécialiste de la traite négrière, l'éveillent à la question de l'esclavage. Il enseigne une dizaine d'années dans le secondaire, tout en préparant une thèse, consacrée aux négriers de Nantes et à leur enrichissement, L'argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement, un modèle, qu'il soutient en 1994. Elle lui ouvre les portes de l'université, maitre de conférence puis professeur à l'université de Bretagne Sud puis depuis 2007 à Sciences-Po où il succède à Jean-Pierre Azéma. Il a été nommé inspecteur général en 2009. A sa nomination comme professeur en 1999, il a pu devenir membre junior de l'Institut universitaire de France. Cela lui a permis de se consacrer à son ouvrage majeur, Les traites négrières : essai d'histoire globale, un ouvrage qui suit la voie ouverte par Fernand Braudel, une étude sur la durée, qui s'intéresse aux formes orientale, intra-africaine et européenne de la traite. Le livre est couronné de plusieurs prix, le Chateaubriand et celui de l'essai de l'Académie Française. Il a consacré une quinzaine de livres à son sujet, parfois au prix de polémiques avec les associations de descendants de l'esclavage qui lui reprochent de récuser le terme de génocide. Outre l'esclavage, il s'est intéressé à l'utopiste Saint Simon. L'utopie ou la raison en actes et à La démocratie aux Etats-Unis et en Europe de 1918 à 1989.