Giuseppe Capograssi
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Giuseppe Capograssi est l'un des philosophes italiens les plus importants de la première moitié du XXè siècle. Juriste de formation, il a mené une carrière universitaire riche et a écrit sans répit. Après la guerre, il a participé à l'édification de la république italienne.

Giuseppe Capograssi, issu d'une famille de la noblesse italienne qui a compté un évêque, a étudié le droit à l'université de Rome. Il consacre sa thèse aux relations de l'Etat et l'histoire et étudie dès cette époque les liens entre l'état, l'individu et la société, un débat qui sera au coeur de son oeuvre. Il commence une carrière d'avocat puis se tourne vers l'enseignement. Il est professeur à l'université de Sassari en Sardaigne puis à celle de Macerata, dont il devient recteur, dans les Marches, ensuite à l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses d'Italie, celle de Padoue avant celle de Rome en 1940 où il revient, après dix ans à l'université Frédéric II de Naples, jusqu'à sa mort en 1956. A la chute de Mussolini en 1943, il participe à la rédaction du Code social de Camaldoli, du nom de l'abbaye bénédictine où se sont réunis religieux, philosophes et juristes, un texte qui pose les bases de la mission sociale de l'Eglise et de ce que sera l'Italie républicaine. Il fonde l'Union des juristes catholiques italiens et est nommé juge à la cour constitutionnelle en 1955 mais meurt quatre mois plus tard, le jour même de son inauguration, à 67 ans. La partie la plus émouvante de son oeuvre n'est malheureusement pas traduite : c'est l'énorme corpus des lettres quotidiennes qu'il écrivit à Giulia pendant les cinq années de leurs fiançailles, fondement de sa réflexion ultérieure. Influencé par St Augustin, Pascal, mais aussi Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, il a laissé entre autres une Introduction à la vie éthique, une Analyse de l'expérience commune, une Réflexion sur l'autorité et sa crise.