De Gaulle, dictateur

Ce que dit l'éditeur

Henri de Kerillis (1889-1958) est un oublié de l'Histoire, un mal-aimé aussi. C'est à peine si l'on se souvient de lui comme du seul député de droite ayant refusé de voter les indignes accords de Munich le 4 octobre 1938. Ancien combattant héroïque de la Grande Guerre, journaliste à L'Écho de Paris, éternel dénonciateur du péril allemand - auteur en 1936 de Français ! Voici la guerre -, il se réfugie à Londres deux jours avant de Gaulle puis se rallie avec ferveur à la France libre. Et voilà qu'en octobre 1945 il publie De Gaulle dictateur. Passe encore de traiter le Général de dictateur en 1958, voire en 1968. Mais en 1945, dans l'euphorie de la Victoire ! Que s'est-il passé ?

Ce livre, réédité ici pour la première fois avec une lumineuse présentation et un solide appareil critique de Claude Quétel, nous donne à voir un autre de Gaulle, dont Kerillis s'est inexorablement séparé tout au long des années de guerre - « En juin 1940, j'avais rallié un gaullisme qui appelait au combat suprême de tous les Français. [...] Je déserte aujourd'hui un gaullisme dont les agissements divisent les Français, indignent nos alliés. [...] Adieu de Gaulle ! ». L'accusation principale n'est pas mince : Kerillis voulait un chef « menant la guerre à outrance et non pas la politique à outrance ».

Livre dramatique, confesse son auteur, car « il n'attaque pas seulement un homme mais une grande légende ».