Gracchus Babeuf, Robespierre et les tyrans. Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier
Philippe Riviale
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurBabeuf, pendant l'épisode qui suivit la chute de Robespierre, écrivit contre les tyrans, ironisa contre les Jacobins et maudit le système de gouvernement révolutionnaire. Il est d'usage, de nos jours, après que nos penseurs patentés nous ont détrompés et débarrassés des vieilles croyances sous le nom d'idéologies ; qu'ils ont rejeté Michelet dans la mythologie et Marx dans la fureur communiste, de voir en Robespierre l'odieux tyran, qui jeta la Révolution dans la Terreur. Cette préfigure du régime totalitaire se lit fort aisément lorsqu'on a recours aux écrits, discours, journaux, mémoires du temps thermidorien où nos penseurs se trouvent en terre amie. Or il advient que Gracchus Babeuf, traîné dans la boue par les gens de bien, est lui-même utilisé pour conforter cette figure du tyran abattu par les Justes. C'est un peu trop pousser le délire, ou l'usurpation ; car ce on-dit est fondé sur l'ignorance et l'usage fallacieux des sources, le détournement du sens sous l'écrasante idéologie de la liberté normale, de la société apaisée, du progrès de civilisation, bref de tout ce qu'il nous est recommandé de croire, sous peine d'être trouvé antidémocrate. Qu'a montré Babeuf ? Que la révolution en thermidor an 2 est loin d'être achevée ; que les riches, les ambitieux, les intrigants y ont prévalu depuis 1789 ; que la République est à fonder, qu'on est toujours en travail de liberté ; que les crimes commis, loin d'être dus aux excès des furieux et à l'ambition du pire d'entre eux, résultent de la désappropriation du peuple souverain, de l'usurpation par ses mandataires, qui se sont emparés du pouvoir, en lieu et place de l'autorité légitime. Et celle-ci ne peut être trouvée que dans l'état social, après que l'accaparement, l'ambition, le désir de puissance auront été abolis. C'est pourquoi le gouvernement révolutionnaire, mis entre les mains d'imposteurs, populaires en paroles, brigands en actes, a provoqué cette tyrannie dont l'humanité fut atteinte. |
RésuméSouvent utilisé pour conforter la figure du tyran (Robespierre) abattu par les justes, G. Babeuf fit en réalité une analyse plus fine de la Terreur et des crimes d'Etat perpétrés dans ce cadre. Car c'est au nom de la Révolution que Babeuf se dresse contre la guerre et les crimes du gouvernement, crimes qui ne sont que le résultat de l'usurpation du pouvoir par les mandataires. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
2 avril 2011
Collection(s)
A la recherche des sciences sociales
Rayon
Histoire de France
Contributeur(s) Gracchus Babeuf
(Auteur) EAN
9782296542044
Nombre de pages
369
pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0
cm x
14.0
cm x
2.0
cm
Poids
470
g
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À propos de l'auteurPhilippe Riviale se consacre à l'étude des philosophes politiques du XIXè et aux mouvements de révolte de cette période, avec l'idée fondamentale que la recherche historique est d'abord une démarche philosophique. |