Des prêtres et des scandales : dans l'Eglise de France du concile de Trente aux lendemains du concile Vatican II (1545-1978)

Ce qu'on en pense

En ces temps troublés pour l'église, Anne Philibert replace cette lourde actualité dans une perspective plus large, réussissant ainsi une prise de hauteur salutaire. Voici une étude approfondie, sans parti pris et d'une grande clarté sur l'ensemble des dévoiements dans l’Église de France depuis le Concile de Trente, pour appréhender au mieux les drames auxquels nous sommes confrontés.
Claire, libraire à la Procure de Paris VI


J’entends déjà les protestations : « Assez avec les scandales de prêtres ! la coupe est pleine ! arrêtez d’essayer de nous décourager ! n’allez pas grossir la troupe de ceux qui nous méprisent ! » Mais il me semble que ce livre justement fait œuvre salutaire parce que c’est l’œuvre d’une véritable historienne qui réfléchit posément à partir de documents d’archives soigneusement étudiés.

L’histoire sérieuse n’est pas malveillante. Elle permet de prendre du recul et elle oblige à sortir des simplismes médiatiques et des nostalgies improductives de « bons vieux temps » fantasmés. En objectivant les maux – qui concernent l’argent, le pouvoir, l’ignorance encore plus que le sexe –, on en délimite la portée et on se rend capable de ne pas leur donner une part excessive. Nier la réalité de l’ivraie ne contribue en rien à faire pousser le bon grain.

Au sortir du livre, il me semble même que, s’il ne faut pas balayer d’un revers de main toutes les souffrances infligées aux petites gens et les compter pour quantité négligeable, on saisit mieux la qualité massive des fidèles et des prêtres qui composent l’Eglise. En particulier aujourd’hui….Le recul historique permet de réfléchir à demain.

Jean-François Rod, ancien directeur de la Procure de Paris VI