Voici un brillant essai qui interroge la formule paulinienne "tout pouvoir vient de Dieu". Selon l'auteur, la visée de saint Paul était avant tout de mettre des limites à la tendance idolâtrique du pouvoir romain. Loin donc de signifier que tout pouvoir dispose d'une autorité divine, cette formule veut rappeler à César qu'il ne peut s'approprier une autorité qui n'appartient qu'à Dieu. L'auteur développe ainsi toute une réflexion sur la citoyenneté chrétienne et les conditions de son authenticité, notamment à partir de saint Augustin et de son oeuvre "La Cité de Dieu".
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« Tout pouvoir vient de Dieu » signifie non pas que le pouvoir dispose d'une autorité divine, mais que le fondement du pouvoir est inappropriable. Ce que Paul dénonce, dans la Lettre aux Romains 13, 1, c'est l'appropriation de l'autorité divine par un pouvoir humain, trop humain ; ce qu'il promeut, c'est l'articulation inédite entre un pouvoir politique qui ne revient qu'aux hommes et une autorité spirituelle qui ne revient qu'à Dieu.
Tout pouvoir vient de Dieu développe donc le paradoxe chrétien d'un pouvoir autonome mais non auto-fondateur, non auto-idolâtrique. Tout pouvoir ((...)), pour accéder à l'autonomie ((...)), doit se fonder sur autre chose que lui-même, sur la raison ((...)), qui seule permet l'accomplissement du bien commun. Ce paradoxe ne s'exprime pas dans une nouvelle doctrine politique, mais dans une manière spécifique de vivre dans la cité.
Le livre prend comme exemple d'une authentique citoyenneté chrétienne les Pères apologètes : Justin, Tertullien et Augustin, dont la Cité de Dieu constitue le sommet (tardif) des grandes apologies. Cette authentique citoyenneté ne consiste pas à se poser en contre-pouvoir politique, mais à rappeler patiemment le fondement inappropriable du pouvoir lorsque la cité s'en affranchit.