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«Peu d'auteurs, écrit Renan, ont été plus cités et ensuite plus oubliés que Jean de Jandun». Né vers 1285, Jean est maître ès arts à l'Université de Paris à partir de 1310. Ses lectures d'Averroès (1126-1198) pour commenter et défendre philosophiquement Aristote en ont fait le «Prince des averroïstes». Il meurt en exil, en 1328, condamné comme hérétique.
Jean de Jandun produit une théorie de l'intellect en reprenant celle d'Averroès. Schématiquement, celle-ci tient en trois thèses: la séparation ontologique de l'intellect matériel (le substrat des pensées) et des corps humains, son unicité, son éternité. Conception scandaleuse en terre chrétienne qui revenait, disait-on, à nier, contre le fait de conscience, que l'individu pût penser en propre. Dans son Grand Commentaire du traité De l'âme d'Aristote, Averroès avait pourtant défendu l'inverse en reconnaissant «deux sujets» à l'intellection: l'intellect-récepteur et l'image singulière. En trois chapitres: l'intellect et le corps, l'image, la pensée, on examine ici comment Jean de Jandun, héritier de cette querelle, transfère et recompose le texte du Commentateur. Si l'équilibre de la doctrine d'Averroès est significativement rompu ou déplacé dans sa relance latine, comment appréhender ce qui s'est passé? Contre le mythe historiographique de l'«averroïsme latin», on tâche de montrer que Jean n'est pas un épigone. Contre l'évacuation de l'«averroïsme» hors du champ actif de la philosophie, on relève dans son oeuvre l'entame d'une invention du «sujet» que notre modernité n'a pas tirée d'elle seule.