Boece, passé à la postérité pour sa Consolation de la philosophie a été le premier traducteur latin d'Aristote et de Platon. Mais il a été victime des relations religieuses et politiques tendues entre l'empereur Justinien qui règne à Constantinople et Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths.
Boece nait au moment où s'effondre l'empire romain dont la fin officielle et son
partage entre Rome et Constantinople sont officiellement datés en 476. Sa famille est chrétienne depuis un siècle. Son père est consul. Boece reçoit une éducation soignée et apprend le grec. C'est un érudit qui traduit en latin
Aristote et
Platon ainsi que
Porphyre de Tyr, établit un parallèle entre les Topiques de
Cicéron et ceux d'Aristote. Il prend part à la querelle de l'hérésie d'
Arius, qui nie la divinité du Christ, avec quatre
Lettres sur la Trinité qui réfutent les arguments ariens. Ami de jeunesse de
Théodoric le Grand, qui établit à Ravenne un royaume ostrogoth, il accepte la charge de consul et se trouve pris dans la querelle de Théodoric avec l'empereur Justinien de Constantinople et accusé de correspondre avec ce dernier. Il est jeté en prison. C'est là qu'il écrit son ouvrage le plus fameux,
Consolation de la philosophie, dans laquelle il explique que seuls la poursuite de la sagesse et l'amour de Dieu détiennent la clé du bonheur. Ce livre est au Moyen Age le plus lu après la Bible. La rancune royale est tenace : Théodoric le fait exécuter au bout de plusieurs années de captivité, en 524. Les écrits de Boèce ont exercé une profonde influence sur la pensée médiévale, en particulier sur
Duns Scot,
Saint Thomas d'Aquin,
Abélard et le poète italien
Dante Alighieri.