Jean-Claude Ela

Jean-Marc Ela a accompli un parcours brillant qui l'a mené au sacerdoce dans son diocèse du Sud Cameroun, après des études de théologie, de sociologie et d'anthropologie, menées en France entre Paris et Strasbourg et conclues par un doctorat dans chaque discipline. Il s'est alors partagé entre responsabilités paroissiales et enseignement à l'université de la capitale, Yaoundé. Son premier livre, La plume et la pioche, une réflexion sur l'enseignement et l'évolution sociale de l'Afrique Noire, paraît en 1971, suivi en 1980 du Cri de l'homme africain, puis de De l'assistance à la libération. Les tâches actuelles de l'Eglise en milieu africain, vives critiques de l'Eglise pour son rôle dans le mécanisme de dépendance économique des pays d'Afrique. Il dénonce en particulier la corruption dans certains évêchés africains, ce qui lui attire des inimitiés. Il réfléchit aussi sur la nécessaire inculturation du christianisme et l'adaptation de la théologie aux croyances et coutumes locales, De la conversion à la réforme dans les églises africaines. L'assassinat du premier père jésuite africain, l'historien Engelbert Mveng en 1995, jamais revendiqué ni élucidé, sur lequel il tente de faire la lumière, le place dans un climat d'insécurité. Sentant sa vie menacée, il s'exile alors au Canada, à Montréal, où il enseigne à l'université Laval. Il meurt assez brutalement en 2008.