La chambre d'à côté : le décadrage absolu de Melville à Scorsese
Marie Gil
Versailles, Pontoise, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurLa Chambre d'à côté Le décadrage absolu de Melville à Scorsese La chambre d'à côté est ce lieu où se déroule véritablement le récit et qui, dans certaines oeuvres, reste inaccessible au lecteur. Relégué dans l'ailleurs, décadré, celui-ci demeure, jusqu'à la fin de l'histoire, ignorant : « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? », comme l'écrivait Deleuze à propos de James. Tel secret, tel personnage, existent-ils réellement ? Pourquoi me raconte-t-on cette histoire ? Dans ces récits, le lieu du sens seul est désigné. La chambre d'à côté, métaphore ou figure, n'a qu'une valeur indiciaire : ce qu'elle désigne, c'est une dualité fondamentale de l'espace du monde, entre un ici vide et un ailleurs inaccessible - mais un ailleurs qui porte l'essence de toutes choses. Or n'est-ce pas le Réel même, défini comme l'irreprésentable, qui est ainsi désigné ? Par cette figure du décadrage narratif, romanciers, cinéastes et peintres n'atteignent-ils pas l'essence de tout récit : signifier le réel véritable, qu'on appelle aussi l'immanence ? Ce serait paradoxalement par la désignation de Tailleurs que Ton atteindrait l'essence véritable de ce qui est là. |
RésuméUne réflexion sur le cadre et la sortie de champ dans l'art. L'auteure montre comment les écrivains et les cinéastes explorent cette illusion de la fuite et désignent ce hors-champ comme une condition du réel tout en le rendant impossible. ©Electre 2024 |