Albert Cohen
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Albert Cohen, condisciple et ami de Pagnol pendant son enfance marseillaise, est surtout connu pour un roman flamboyant devenu un livre-culte qui résume son oeuvre, Belle du Seigneur écrit en 1968.

Albert Cohen nait à Corfou dans une famille juive romaniote qui émigre à Marseille après un pogrom. Au lycée Thiers, il se lie d'amitié avec Marcel Pagnol et Marcel Brion. En 1914, il quitte Marseille pour Genève où il étudie le droit puis les lettres et obtient la nationalité suisse en 1919. Il dirige la Revue Juive à Paris et s'engage pour le sionisme. Veuf avec un enfant en bas âge, il prend un poste de fonctionnaire au Bureau International du Travail à Genève où il conçoit les personnage de Solal. En 1940, il se convertit au christianisme, fuit à Bordeaux et gagne Londres. Là, il propose un regroupement des personnalités politiques et intellectuelles en faveur de la création d'une état juif. Mais à cette époque le sauvetage des juifs passe avant la politique. A la Libération, il devient conseiller juridique du Comité intergouvernemental pour les réfugiés sous l'égide entre autres des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de la France et élabore le texte de l'accord signé en 1946 sur le statut des réfugiés. Revenu à Genève en 1947, il dirige un organisme de l'ONU. Depuis les années 30, et Solal et Mangeclous salués comme des chefs d'oeuvre, il n'a rien écrit, accaparé par la guerre. Il publie en hommage à sa mère décédée à Marseille en 1943 Le livre de ma mère en 1954. Belle du Seigneur paraît en 1968. C'est la consécration. Le roman reçoit le grand prix de l'Académie Française, Cohen la légion d'honneur. Une interview de Bernard Pivot pour Apostrophes le révèle au grand public. Belle du Seigneur accède alors au statut de livre-culte. O vous frères humains qui revient sur l'antisémitisme dont il a été victime enfant à Marseille paraît en 1972, ses carnets 78 et 79 juste avant son décès en 1981.