Jean Daniel, de son vrai nom Jean Daniel Bensaïd, est né en 1920 à Alger, dans une famille juive non pratiquante. Passionné de littérature, la lecture de Gide l'ancre à gauche. Il commence une licence de philosophie mais l'abrogation du décret Crémieux, qui retire en 1941 la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie, le pousse, après avoir participé à la libération d'Alger, à rejoindre la 2è DB avec laquelle il participe à la libération de Paris et à la campagne de France. Démobilisé, il se réinscrit en philosophie à la Sorbonne mais est appelé l'année suivante au cabinet du président du Conseil Félix Gouin. Cette courte immersion en politique le détourne de toute idée d'une carrière. Il lance la revue Caliban et fait la connaissance de Camus qui lui procure un financement, insuffisant car la revue s'arrête en 1952. Il écrit un roman, L'erreur, publié par Camus et entre à L'Express où il est chargé de suivre la guerre d'Algérie. Sa prise de position pour l'indépendance lui vaut inculpations pour atteinte à la sûreté de l'Etat et menaces de mort. En 1964 se pose la question de continuer le France Observateur de Claude Bourdet ou de créer un nouvel hebdomadaire. C'est Le Nouvel Observateur, dont il dirige la rédaction. Il en est depuis lors l'une des grandes plumes. Il a écrit de nombreux livres, souvenirs Le temps qui reste, carnets, Le refuge et la source ou La blessure, essais, De Gaulle et l'Algérie, Les religions d'un président, consacré à François Mitterrand, Avec Camus, comment résister à l'air du temps ?, chroniques réunies en livre, en particulier celles qui concernent Israël et quelques romans. Une grande figure du journalisme à la française. Jean Daniel meurt le 19 février 2020 dans sa centième année. Un hommage national lui est rendu aux Invalides en présence du président de la République française Emmanuel Macron. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.