Zeruya Shalev
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Zeruya Shalev, qui a reçu en 2014 le prix Femina étranger pour Ce qui reste de nos vies, est elle-même rescapée de la guerre des 6 jours de 1967 et en 2004, d'un attentat suicide à Jérusalem qui l'a contrainte à des mois d'hôpital. Son oeuvre traduit une vision pessimiste de son pays, tempérée d'un amour profond.

Zeruya Shalev, dont la famille a fui les pogroms staliniens, grandit dans un kibboutz non loin de la frontière jordanienne, où la guerre se fait sentir tous les jours, jusqu'à celle de 1967 où, à 8 ans, elle passe plusieurs jours terrée dans un abri avec ses parents. Elle en garde un sentiment de précarité, de fragilité de l'existence, de fatalité de la guerre, l'impression d'être née au mauvais moment au mauvais endroit, renforcée par l'attentat-suicide dont elle réchappe par miracle en 2004, en revenant de conduire son petit garçon à l'école. Après six mois d'immobilisation forcée à l'hôpital, elle reprend son métier d'éditrice, qu'elle exerce après un master d'études bibliques, et son roman interrompu, Théra, qui rejoint Vie amoureuse et Mari et femme, un succès mondial classé par la Fnac parmi les 20 meilleurs romans des 40 dernières années, à côté de ceux de Samuel Bellow ou Philip Roth. Très critique de la politique israélienne, mais choquée par la velléité de son fils de partir s'installer à l'étranger, elle essaie de ne pas laisser la situation envahir ses livres. Ce qui reste de nos vies, préparé pendant sa longue hospitalisation, lauréat du Femina étranger en 2014, renvoie cependant, à travers l'agonie de cette vieille dame et les regrets de sa fille, outre une douloureuse réflexion sur la famille et l'amour, aux angoisses et aux menaces de la vie en Israël.