Stridence spéculative : Adorno Lyotard Derrida - Michèle Cohen-Halimi

Stridence spéculative : Adorno Lyotard Derrida

Michèle Cohen-Halimi

Payot | avril 2014
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Ce que dit l'éditeur

En 1980, lors d'une décade de Cerisy consacrée à Derrida, Lyotard somme ce dernier de confronter son hégélianisme à celui d'Adorno et de s'expliquer sur la possibilité de l'enchaînement du sens «après Auschwitz». En 1982, lors d'une décade dédiée à Lyotard et consacrée à la question «Comment juger ?», Derrida répond et ne répond pas : il s'interroge sur le «pathos» de la question adornienne de Lyotard, mais il ne se réfère pas à la Dalectique négative. Cette querelle forme le foyer à partir duquel une analyse méthodique des lectures et non-lectures lyotardiennes et derridiennes d'Adorno devient possible. Avec cette étude, Michèle Cohen-Halimi invite à penser l'histoire de la philosophie sous le signe du conflit. Derrida et Lyotard dans leur rapport et non-rapport philosophique mutuel comme dans leur relation contrastée à la Dialectique négative se font, à leur insu, les historiens d'un temps de la pensée qui est encore le nôtre. Car toute une part de notre contemporanéité philosophique procède de cette non-réception de la Dialectique négative et apparaît sous trois traits caractéristiques :

  • Lyotard a traduit l'innommable adornien par l'imphrasable puis par la phrase-affect ; cette traduction toujours plus affine du régime kantien de définition de l'irreprésentable a fini par produire une «esthétisation» de l'innommable adornien. L'alternative philosophique est ainsi devenue : soit (Adorno) dire l'incommensurable d'Auschwitz et le dire de telle sorte qu'il soit dit, soit (Lyotard) dire cet incommensurable pour que seule soit dite sa non-dicibilité, et qu'il ne soit pas dit. Pour Adorno, c'est la possibilité de dire l'impossibilité qu'il faut pousser et non l'impossibilité de dire qu'il faut formuler.
  • Le second trait est corrélatif du premier : l'antinomie française Kant/Hegel a été le dispositif opératoire le plus récurrent dans la querelle de Cerisy, l'investissement anti-hégélien d'une certaine tradition hétérologique française s'y est montré agissant.
  • L'«irreprésentable», l'«intraitable» se sont traduits dans le vocable «Juif», et ont constitué ce vocable en synonyme de la différence de toutes les différences ou différence exemplaire. Derrida s'est singularisé par sa mise en garde contre l'exemplarité juive, mais cette problématisation nuancée s'est étrangement maintenue à grande distance de la question soulevée par la Dialectique négative : comment la métaphysique pourrait-elle ne pas avoir été entamée, affectée, bouleversée, par la barbarie ?

Résumé

L'auteure propose une nouvelle manière d’écrire l’histoire de la philosophie, en étudiant les auteurs - ici les philosophes français J. Derrida et J.-F. Lyotard - à partir d’un conflit qui les a opposés à propos d'un autre auteur, en l'occurrence T. W. Adorno. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
16 avril 2014
Collection(s)
Critique de la politique
Rayon
Philosophie contemporaine : auteurs
EAN
9782228910590
Nombre de pages
334 pages
Reliure
Broché
Dimensions
23.0 cm x 14.0 cm x 2.4 cm
Poids
427 g