Emmanuel Berl a mené jusqu'à la guerre une carrière de journaliste politique très engagé puis s'est ensuite consacré à la littérature et a écrit sur l'art et l'histoire. Il était marié à la chanteuse et compositrice Mireille.
Emmanuel Berl est né au Vésinet en 1892, dans une famille bourgeoise juive, apparentée au philosophe
Henri Bergson et à
Marcel Proust. La guerre interrompt ses études de philosophie en 1914 et il est réformé en 1917 avec la croix de guerre. Il fait la connaissance de
Proust et se lie avec les
surréalistes. En 1928, il écrit avec
Bertrand de Jouvenel et
Pierre Mendès-France dans la revue
Les cahiers bleus et publie
Mort de la pensée bourgeoise, dédiée à son ami
Malraux. Il s'engage en politique devant la montée des
totalitarismes de droite et de gauche qu'il refuse tout deux. Il prend partie pour le
Front Populaire et prône une armée forte et dissuasive devant la menace hitlérienne. Son pacifisme lui fait rompre quelques lances au moment de
Munich avec les confrères journalistes qu'il estime bellicistes. Il rejoint Bordeaux à l'
Exode et rédige les discours prononcés par
Pétain en juin, la formule
Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal est de lui. Mais il se désengage de Vichy et rejoint sa femme, la chanteuse
Mireille qu'il a épousée en 1937, à Argentat. Il y rédige le premier volume de son
Histoire de l'Europe. A la Libération, il se retire de la politique et se consacre à l'écriture : histoire, art, autobiographie, pas loin de 30 livres, jusqu'à son décès en 1976.