J M Coetzee, prix Nobel de littérature 2003, n'a commencé à écrire que la trentaine venue. Son oeuvre, souvent cruelle et pessimiste, s'appuie sur les réalités sud-africaines, apartheid, violence endémique, sans dénonciation politique mais inscrite dans l'universalité de la condition humaine.
J M Coetzee, John Marshall Coetzee de son nom complet, est né en 1940 dans une famille afrikaner anglophone. Loin de la littérature, il opte pour un parcours scientifique, mathématique et informatique, au Cap puis à Londres. Il travaille ensuite pour deux grandes firmes informatiques. Une bourse lui permet d'entreprendre des études littéraires dans une université américaine. Il consacre sa thèse aux romans de Samuel Becket puis enseigne à l'université de Buffalo avant de rentrer en Afrique du Sud où on lui propose une chaire de littérature britannique au Cap. Son premier roman, Terres de crépuscule, paraît en 1974. Dès lors les livres se succèdent. Il obtient deux fois, fait très rare, le Goncourt anglais, le Booker Prize, pour Michael K, sa vie, son temps en 1983 et pour Disgrace en 1990. Michael K a également reçu le Femina étranger. S'il décrit l'apartheid, il ne le dénonce pas comme par exemple Nadine Gordimer mais l'élève au rang d'allégorie cruelle de l'oppression dont est victime l'humanité depuis toujours et dans tous les pays. Pour lui, la société d'apartheid était une société de maitres et d'esclaves où les maitres eux-mêmes n'étaient pas libres. Coetzee qui vit depuis 2002 en Australie où il enseigne à l'université d'Adélaïde et a acquis la nationalité australienne, a reçu le prix Nobel de littérature en 2003. Son tout dernier roman, Une enfance de Jésus, marque la rentrée littéraire 2013.