Alfred Loisy

Alfred Loisy est issu d'un milieu humble de Champagne, mais en raison de sa santé fragile qui ne le prédispose pas aux travaux physiques et de son goût pour l'étude, il est envoyé au collège épiscopal de Saint Dizier où il forme le voeu d'entrer au séminaire. Il suit ensuite les cours de l'Institut catholique de Paris et fait des progrès si rapides en hébreu que le recteur lui confie un cours. Cependant ses théories, fondées sur sa connaissance des langues bibliques, le font révoquer dès 1893, et nommer aumônier d'une école religieuse de filles. Malade, il démissionne en 1899. Nommé professeur à l'Ecole pratique des hautes études, il publie en 1902 L'Evangile et l'Eglise, dans lequel il réfute nombre de théories, souvent fondées sur des traductions erronées, mais qui ont force de loi à l'époque. Son livre est condamné à sa parution par plusieurs diocèses puis interdit dès son avènement par le pape Pie X qui, devant le refus de Loisy d'accepter l'encyclique Pascendi, l'excommunie vitandus en 1908 : aucun catholique n'a désormais le droit de lui adresser la parole. Il est nommé l'année suivante professeur d'histoire des religions au Collège de France et enseigne jusqu'en 1932, tour en continuant à publier, y compris une autobiographie, Choses passées. Il pourrait être l'Abbé Bourret de l'Augustin ou le Maitre est là de Joseph Malègue. Il meurt en 1940. Beaucoup estiment que l'attitude de l'Eglise à son égard a fait perdre de nombreuses années à la recherche exégétique. Il a été réhabilité par le concile Vatican II.