Jean-Pierre Vernant directeur d'études à l'EPHE et professeur au Collège de France a été un passionné de la Grèce antique qu'il a fait redécouvrir de l'avis général et à laquelle il a consacré pratiquement toute son oeuvre. Il a également été un citoyen engagé, aux côtés de la gauche dès la Résistance.
Jean-Pierre Vernant et son frère ainé Jacques ont eu un triste départ dans la vie. Ils ne connaissent pas leur père tué au début de la
première guerre mondiale quelques mois après la naissance du cadet et perdent leur mère encore enfants. Les deux frères font de brillantes études, khâgne à Louis-le-Grand, études de philosophie à la Sorbonne, tous deux reçus premier à l'agrégation à deux ans d'intervalle, et en 1940 tous deux engagés dans la Résistance dans le réseau
Libération-Sud. A cette époque, Jean-Pierre Vernant appartient déjà au parti communiste avec lequel il aura une relation orageuse avant de le quitter définitivement après l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Au lendemain de la guerre, il entre au
CNRS et s'oriente vers l'anthropologie de la Grèce ancienne. Il devient directeur d'études à l'
EPHE en 1958, crée en 1964 le
centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes et occupe de 1975 à 1984 la chaire d'
études comparées des religions antiques au
Collège de France.
Les origines de la pensée grecque,
Mythe et religion en Grèce ancienne,
Mythe et tragédie en collaboration avec son ami
Pierre Vidal-Naquet sont quelques uns des livres fondamentaux qu'il a consacrés à sa passion. Il n'a d'ailleurs jamais cessé de conseiller aux jeunes d'étudier les langues anciennes, latin et grec. La fin de sa vie a été attristée de deuils cruels, épouse, fille, frère, son ami Vidal-Naquet. Il est mort en 2007.