Sudalisme : l'imaginaire qui nourrit le racisme

Ce que dit l'éditeur

Sudalisme

L'imaginaire qui nourrit le racisme

Ce livre d'anthropologie s'appuie sur une longue immersion dans les milieux de l'alphabétisation des migrants. Au fil de sa recherche, l'auteur constate que des relations amicales se nouent souvent entre les enseignants eurodescendants et le public migrant. Cependant, certains discours et postures associatifs, relatifs aux migrants extra-occidentaux, se relèvent souvent disqualifiants, réducteurs, infantilisants, dépeignant les univers de référence de ces derniers comme sexistes, assez vides sur le plan culturel, superstitieux et rigoristes sur le plan religieux.

Dans ces discours associatifs, en phase avec certains discours médiatiques ou instaurés médiatiquement comme « savoir », l'islam, en particulier, est présenté comme inévitablement rétrograde, oppressant envers les femmes, et, parfois, menaçant. Or, il s'avère que les imaginaires et les stratégies d'émancipation déployées par les migrantes et migrants rencontrés par Jérémie Piolat se révèlent bien plus complexes que ne le laisse parfois entendre le discours des travailleurs associatifs.

Ainsi, au sein de l'association Diane, réservée à un public de femmes, les interlocutrices migrantes de J. Piolat parlent et écrivent, entre autres, sur l'émancipation des femmes et le rôle qu'y joue leur islamité, sur les dimensions multiformes du racisme, sur la gestion occidentale de la petite enfance, sur leur périple migratoire, sur leur relation non désubjectivante à la nature, ou encore sur le pouvoir de faire sens à partir de sa souffrance. La question émerge alors : à quoi doit-on le violent décalage entre le discours associatif, souvent disqualifiant, sur le public migrant extra-occidental, et ses réalités complexes ?