Le cri de l'homme africain (1980-2020) : 40 ans après

Ce que dit l'éditeur

Le cri de l'homme africain [1980-2020] 40 ans après

Le premier cri de l'homme qui monte vers Dieu est un cri de détresse et de meurtre, et donc un cri dramatique : celui d'Abel contre son frère Caïn qui le massacre : « La voix du sang de ton frère crie du sol vers moi » (Gn 4, 10). Il est surprenant de constater que le tout premier meurtre dans l'humanité et la création est un fratricide, donc un crime dans le cercle familial : le frère qui tue le frère, sans vergogne et par jalousie.

De même qu'un enfant naît en poussant des cris de douleur et d'amertume, de même la création elle-même est née dans le cri d'un horrible fratricide. Caïn, par cet assassinat historique de son frère a ouvert la voie de toutes les misères et les horreurs que l'homme puisse commettre. Le cri de l'homme à travers le temps et l'histoire de la création fait dramatiquement écho au cri d'Abel assassiné par son propre frère : le frère crie vers Dieu contre son frère qui l'assassine...

Ce livre veut rendre une fois de plus hommage à Jean-Marc Ela. Il y a quarante ans, il a ouvert la voie de la théologie africaine de la libération en faisant entendre sur la place publique le cri de l'homme africain que les gouvernants étouffent par l'oppression, le pillage et l'appauvrissement.

Jean Kouadio Colbert, né en 1974 à Zuénoula en Côte d'ivoire, est prêtre du diocèse de Daloa depuis 2001. En 2016, il a soutenu une thèse de doctorat en théologie dogmatique à l'université de Strasbourg : Eucharistie et libération en Afrique. Pain du ciel, pain des hommes. Il a publié des oeuvres sur le théologien africain Jean-Marc Ela et sur la guerre en Côte d'ivoire. Il est également professeur missionnaire de théologie dogmatique au grand séminaire national de théologie à Guessihio en Côte d'ivoire et est curé de paroisse dans son diocèse. Il s'intéresse à la thématique de la libération en Afrique à partir de Jean-Marc Ela qu'il côtoie depuis plusieurs années et dont il est l'un des spécialistes.