Jean-François Mattéi, fort d'une double formation, en philosophie et en sciences politiques, s'est passionné pour la philosophie grecque et la philosophie politique qui selon lui devait être éthique. Il a laissé une oeuvre importante, forte d'une trentaine de titres et de plusieurs directions d'ouvrages.
Jean-François Mattéi est originaire d'une Algérie coloniale qu'il doit quitter avec sa famille à l'indépendance. Il a alors 21 ans et après une hypokhâgne au lycée d'Alger, va poursuivre ses études à la faculté des lettres et à l'institut d'études politiques d'Aix en Provence. Sa licence est couronnée d'un prix, il est diplômé de Sciences Po en 1965 et agrégé de philosophie deux ans plus tard. Il enseigne à Toulouse puis au lycée Thiers de Marseille tout en préparant une thèse sur L'étranger et le simulacre : essai sur la fondation de l'ontologie platonicienne. Il la soutient en 1977 et deux ans plus tard, est nommé professeur à l'université de Sophia Antipolis. Il y reste jusqu'à sa retraite en 2007, et y a dirigé le département de philosophie puis le DEA de formation doctorale sur la Philosophie et l'histoire des idées. Il a également été conseiller de François Bayrou quand celui-ci était ministre de l'Education Nationale et a appartenu à l'Institut universitaire de France. Son oeuvre s'inscrit dans la lignée des philosophes qu'il admire, Platon, Hannah Arendt, Camus et s'intéresse à la culture européenne à son enracinement dans l'éthique. Quelques titres : L'ordre du monde : Platon, Nietzsche, Heidegger, Pythagore et les pythagoriciens, La barbarie intérieure : essai sur l'immonde moderne, Civilisation et barbarie, L'énigme de la pensée, Camus de la révolte au consentement , Jorge Luis Borges et la philosophie et le Que sais-je sur Platon. Il a aussi dirigé nombre d'ouvrages collectifs, dont les deux volumes des OEuvres philosophiques pour l'Encyclopédie philosophique universelle.