Sr Véronique Margron, dominicaine, a été la première femme à exercer la fonction de doyenne d'une faculté de théologie. Avant d'entrer dans les ordres, elle a été éducatrice de jeunes délinquants. Professeur d'éthique, elle s'engage sur toutes les questions d'aujourd'hui et voudrait voir l'Eglise adopter une position pluraliste.
Sr Véronique Margron, orpheline de père très jeune, a grandi dans un milieu agnostique. Sa mère a très mal vécu sa vocation, née d'une rencontre avec les dominicaines d'Orléans. Avant de s'engager, elle étudie la psychologie et passe le concours du ministère de la justice pour travailler avec de jeunes délinquants. Elle entame alors un parcours de théologie et prononce ses voeux en 1989, à 32 ans. Elle passe sa licence de théologie l'année suivante et entreprend une thèse qu'elle soutient en 2005, Le sentiment de solitude constitutif du projet éthique et de l'existence théologale. Entrée comme maitre assistant à l'université catholique de l'Ouest, elle devient alors professeur de théologie éthique puis doyenne, la première femme à occuper ce poste dans une faculté de théologie. Elle a dû ralentir ses activités en raison de problèmes de santé mais habite toujours un petit appartement sous les combles de l'université et continue à vivre à 100 à l'heure comme elle aime à le dire, en multipliant les rencontres. Elle cherche à rester attentive aux marges dans sa manière d'aborder les questions qui secouent l'époque. Ainsi a-t-elle voulu avoir une attitude d'écoute face à la question du mariage homosexuel. Ses chroniques de La Croix ont été rassemblées en un volume, Voir le bonheur et celles de La Vie dans Libres traversées de l'Evangile et Vivre par tous les temps. Son dernier livre réfléchit sur La théorie du genre : homme femme, quelle différence.