Dialogues de l'idiot sur la sagesse et l'esprit - Nicolas de Cusa

Dialogues de l'idiot sur la sagesse et l'esprit

Nicolas de Cusa

PUF | juin 2011
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Ce que dit l'éditeur

L'«Idiot» est le personnage central de l'ensemble de ces dialogues qui rassemblent deux livres sur la sagesse, un troisième sur l'esprit et un quatrième sur l'usage de la balance comme instrument de mesure universelle. Étymologiquement, le mot signifie «l'homme simple» et «ignorant», au sens où il n'est initié à aucun savoir. Il se reconnait et se dénomme comme tel, non sans humour et une pointe de provocation badine, mais qui veut incarner avant tout l'ironie socratique. L'Idiot n'est pas un savant, c'est un petit artisan qui fabrique des ustensiles d'usage courant : des cuillers en bois. Sa science, dit-il, ne se trouve pas dans les livres écrits par les hommes, mais dans le livre de la nature. Porte-parole de Nicolas de Cues, il personnifie la docte ignorance, qui n'est pas un scepticisme mais une nouvelle forme de savoir, un gai savoir pourrions-nous dire, fondé non sur l'érudition livresque mais sur l'expérience directe, un savoir qui se «savoure» - sapientia vient de sapere, se plaît-il à souligner - et non qui se transmet, un savoir qui produit quelque chose et non un savoir stérile.

Ce que l'homme simple proclame sur la place du marché, à Rome, comme jadis Socrate sur l'agora, à Athènes, est qu'il faut distinguer la sagesse, qui est science de ce monde, «science qui enfle» (livres I et II), de la sagesse qui consiste en un savoir intérieur (livre III). Le thème augustinien de la sagesse intérieure, étrangère à celle du monde qui rend orgueilleux, et celui du savoir tiré du grand livre de la nature se superposent sans s'exclure. Ce qui les unit est que la science physique est conjecturale et structurellement utile et féconde. Mais, parce qu'elle est conjecturale, elle peut aussi se convertir à la docte ignorance et devenir trésor de sagesse intérieure et mystique sans, toutefois, se soustraire à son engagement scientifique dans le calcul.

Résumé

Un homme simple et un érudit discutent ensemble des preuves de la perfection de l'être humain, de la sagesse éternelle et des moyens de s'en approcher. Sous la forme de dialogues, le philosophe, influencé par la théologie dite négative, écrit en 1450 cet appel à savoir plus et mieux, tout en ayant conscience que la science ne sera jamais que finie. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
15 juin 2011
Collection(s)
Epiméthée
Rayon
Auteurs médiévaux
Contributeur(s)
Hervé Pasqua (Traducteur), Hervé Pasqua (Editeur scientifique (ou intellectuel))
EAN
9782130579700
Nombre de pages
267 pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0 cm x 15.0 cm x 1.4 cm
Poids
369 g
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À propos de l'auteur

Nicolas de Cusa

Nicolas de Cusa, philosophe et théologien allemand du XVè siècle, a vécu les graves déchirures et dissensions entre la papauté et l'épiscopat allemand, avec concile et contre concile. Réformateur, ses propositions seront combattues par la Curie romaine. Sa christologie a inspiré nombre de théologiens ultérieurs.